LES GALLO-ROMAINS (100-400 après Jésus-Christ)

Les Gallo-Romains, qui étaient très présents dans l’anse de la Pépinaie et dans le champ au nord de l’anse, n‘ont laissé qu’un tesson de poterie sur la partie du site gaulois que j’ai dégagée.

Le travail des Gaulois ne les intéressait pas, de même que l’éperon barré.

UTILISATION DU PUITS GAULOIS AU MOYEN ÂGE

Le château qui fut construit à partir du treizième siècle était, au départ, un château de plaisance et de contrôle commercial, avec l’arrêt des bateaux, en face du château. Les bateaux ne pouvaient aller plus loin en raison des dangers rocheux.

Ce château du GUILDO utilisa le puits gaulois de façon régulière, en dehors des destructions des tours qui le remplirent à plusieurs reprises. Le puits fut sans doute recouvert par une voûte, avec un abord latéral côté est.

Des réserves d’eau furent creusées à l’intérieur du château pour recevoir cette eau qui était montée grâce à des poulies, au niveau du pont d’entrée.

AU QUATORZIÈME SIÈCLE UN PUITS FUT CREUSÉ DANS LA COUR DU CHÂTEAU

Ce puits bizarre fut creusé dans une faille en bordure de la veine de dolérite. Alors que le Moyen Age  construisait des puits ronds de grande largeur avec l’utilisation de ciment de très grande qualité, le puits construit fut carré avec une ouverture de  80 centimètres, laissant passer difficilement un être humain de moyenne corpulence. Un puisatier l’a exploré dans des conditions difficiles sous le contrôle de Laurent Beuchet.

Ce puits ne fut empierré et cimenté que sur sept mètres de profondeur, le reste de la faille (non cimentée) fut exploré sur huit mètres de profondeur. A quinze mètres de profondeur, le débit d’eau ne pouvait être important, en raison de la faille qui descend beaucoup plus bas. En plus, en raison de la dolérite, l’eau était automatiquement  ferrugineuse, donc imbuvable.

Comment expliquer la malfaçon de ce puits  ?

A mon avis, cela ne peut s’expliquer que par la longue absence du maître des lieux, Charles de Dinan, qui fut pratiquement absent de 1330 à 1364. Quand il revint dans son château, le duc Jean IV lui interdit de construire quoi que ce soit, du fait qu’il avait été dans le camp de Charles de Blois.  Ce puits de mauvaise qualité fut donc sans doute réalisé en l’absence de Charles de Dinan.

Il faut noter que l’immense majorité des puits du moyen âge était circulaire de grand diamètre. Cette construction circulaire était beaucoup plus solide et plus étanche qu’une construction carrée.

Il est à noter que ce puits fut utilisé comme fosse perdue, car beaucoup d’objets y furent découverts lors des fouilles. Par ailleurs, aucun élément de margelle  ne fut récupéré.

L’AGRANDISSEMENT DU PUITS GAULOIS PAR FRANCOISE DE DINAN

Cet agrandissement se fit à la fin du seizième siècle, quand Françoise de Dinan reconstruisit la tour sud-est qui avait été détruite. Françoise voulait absolument avoir de l’eau à l’intérieur de la tour. Cela démontre d’ailleurs l’absence d’utilisation du puits du quatorzième siècle.

Le puits gaulois fut alors agrandi du double, avec un escalier qui descendait à l’intérieur de la tour jusqu’à l’eau.

La taille du gneiss fut exécutée de façon très différente de celle des Gaulois, avec des burins très fins en lignes parallèles. Du fait de la présence du puits, la tour était beaucoup plus grosse que celle qui la précédait. Il fallut donc mordre dans la base rocheuse de la tour précédente pour bien centrer le puits.

Un barrage de pierres plates non cimentées fut placé entre les deux portions du puits, pour éviter une intrusion éventuelle.

Du fait de la présence du puits sous la tour, un arc de décharge fut construit dans la structure de la tour au-dessus du puits.  Naturellement le puits externe conserva sa voûte.

Le château eut alors de l’eau dans les meilleures conditions.

Le lavoir du château

Le lavoir construit à l’époque gallo-romaine a été utilisé durant le Moyen Age

Le lavoir se situait au fond de l’anse de la Pépinaie. Il fut installé secondairement sur les bords d’un bassin gallo-romain (1oo- 4oo après JC).

Ce bassin fut construit à une époque où l’anse de la Pépinaie était un étang, avec une écluse.

Le lavoir du Moyen Age utilisait quatre pierres à laver et une pierre à frapper le linge. Cette pierre de minerai de fer à quatre-vingts pour cent, très lourde et très dure, existe encore comme deux pierres à laver.  

CONCLUSION

L’eau du château ne fut utilisée de façon valable qu’à partir du puits gaulois, il fut ensuite  recouvert d’une voûte, et agrandi ensuite sous la tour sud-est du seizième siècle.

Le château du Guildo échappe donc à la règle médiévale, avec finalement un puits rectangulaire peu profond et accessible par un escalier interne.

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Paul LADOUCE  Janvier 2015