LA RECHERCHE DE L’EAU Utile sur le site du guildo


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Diorite-Quartzite

Gneiss

En surface le gneiss et la dolérite descendent doucement vers le nord. La roche imperméable s’enfonce plus fortement que le gneiss en surface.


Il en résulte que l’eau infiltrée sera de plus en plus profonde en allant vers le nord.

Dans la première partie de l’éperon barré, l’eau se trouvera à deux mètres sous la surface.

Mais en progressant vers le nord, par exemple au niveau de la douve sud du château, l’eau sera en moyenne à douze mètres de profondeur.

Au milieu du château, elle se trouvera au moins à quinze mètres de profondeur.

Au niveau de la face nord du château, elle sera à dix-huit mètres, ou plus.

Il faut ajouter à ce schéma le fait qu’entre le minerai de fer et le gneiss qui le borde de caque côté, de nombreuses failles existent qui précipitent l’eau vers le bas.

Naturellement, tout cela est approximatif, car il faudrait une étude complète du sous-sol, avec les moyens modernes qui sont à notre disposition (échographie, fluorescence).


Tous les éléments que je décris, je les ai découverts grâce au dégagement complet des extérieurs du château. Cela m’a permis de comprendre le terrain en profondeur et de découvrir de nombreux objets. Ceux-ci révélèrent les différentes civilisations antérieures au Moyen Age.

Le dégagement complet révéla la nature des roches du terrain et les inclinaisons de chaque couche et aussi la présence de nombreuses failles, entre le minerai de fer et le gneiss présent de part et d’autre de ce minerai.

Du fait de la présence du minerai de fer, l’eau proche de cette veine est ferrugineuse, impropre à la consommation.

De même, si l’on creusait au niveau d’une faille, cela devenait très dangereux, dès qu’on atteignait une certaine profondeur, du fait de l’instabilité du terrain.

En plus, une faille peut descendre très bas, jusqu’au niveau de la haute mer, ce qui donne une eau saumâtre.


ETUDE DES INSTALLATIONS DE RECHERCHE DE L’EAU SUR LE SITE DU GUILDO.


RECHERCHE DE L’EAU CHEZ LES GAULOIS (500-100 Avant J C)

Le puits gaulois a été creusé au niveau de la pointe de la flêche

   Le  puits gaulois

Les Gaulois se sont installés dans le champ qui précède le château. On ignore quand ils ont découvert la veine de dolérite. Ils ont cependant construit une forge tout près de ce minerai et utilisé tous les éléments qui permettaient de le traiter. Ils ont même dévié une partie du ruisseau qui passait près de leur forge, de façon à faire la trempe de leurs outils. Tout le site était aménagé avec la palissade qui délimitait habituellement leur village.

Ces Gaulois étaient infatigables, car ils décidèrent de barrer leur éperon, en creusant une douve (selon le parcours de la douve médiévale creusée, bien des siècles plus tard).

En creusant cette douve qui était étroite, mais très profonde, ils arrivèrent en allant vers l’est sur le minerai de fer qu’ils exploitaient.

Au niveau de l’entrée actuelle du château, ils se heurtèrent à du minerai très concentré, avec des taux de quatre-vingt pour cent de fer.

Ils parvinrent à le contourner pour continuer leur douve et, quand ils retrouvèrent le gneiss, ils continuèrent droit vers l’est.

En arrivant au niveau de la vallée dont j’ai parlé auparavant, ils partirent à angle droit pour rejoindre leur forge située plus au sud.

Mais au bout de dix mètres environ, ils arrivèrent sur la diorite quarzyte, dont  la dureté était telle, que leurs instruments ne pouvaient la tailler.

C’est alors qu’ils eurent une très bonne surprise  : entre le gneiss sus-jacent et la diorite, de l’eau jaillissait en abondance.


LES GAULOIS VENAIENT DE DÉCOUVRIR L’EAU EN ABONDANCE, EN CONTRE-BAS DE LEUR VILLAGE.

Ces Gaulois tenaces et inspirés allaient maintenant réaliser quelque chose d’extraordinaire  : un puits.


LE PUITS GAULOIS

Le puits gaulois à gauche a été creusé avec des burins grossiers en arête de poisson

L’extension du puits gaulois sous la tour à droite a été creusée avec des burins fins en lignes parallèles (fin du seiziéme siécle).


Les Gaulois s‘étaient rendu compte que la diorite non seulement descendait vers le nord, mais en qu’en plus elle s’inclinait vers l’ouest. Ils décidèrent alors de creuser leur puits à la jonction de la douve transversale et de la douve qu’ils avaient commencée vers le sud.

Le puits serait donc alimenté par une eau non ferrugineuse. Cela démontre une connaissance aiguë du terrain.

Ce puits de deux mètres sur deux mètres correspond parfaitement à la technique gauloise qui se faisait uniquement dans la roche tendre, car les Gaulois ne connaissaient pas les ciments.

Ce puits fut creusé entièrement dans le gneiss, avec des burins assez gros. La taille fut exécutée en arêtes de poissons. A quatre mètres et demi de profondeur, ils eurent un débit très important, car lors du dégagement du puits en août 1995, le débit était de plus de deux mètres cubes par jour.

Il faut ajouter que ce puits se remplit par le bas, avec une eau qui a traversé quatre mètres et demi de gneiss. C’est une eau très claire de bonne qualité.

Les Gaulois avaient aussi prévu que le trop plein se déverserait dans la vallée située à l’est.

Les alentours du puits étaient tous plus bas que le haut du puits pour éviter que les eaux de ruissellement ne s’y déversent en cas de fortes pluies.

Il est vraisemblable que le puits était couvert par un toit boisé, comme pour leurs maisons.


On ne peut qu’admirer la maîtrise des Gaulois, dans la connaissance et l’utilisation du terrain par une civilisation assez primitive.