Dès le début, j’ai eu certaines idées qui devinrent des réalités au fur et à mesure du dégagement. 


L’état des lieux


Le site n’intéressait personne .


Je fus frappé d’emblée par le fait que personne ou presque ne venait le visiter. Il y avait certes quelques manifestations en été sur le site. Quand j’ai commencé à le fréquenter, je me suis aperçu qu’à part quelques pêcheurs et chasseurs, il n’avait aucun intérêt touristique, malgré une situation exceptionnelle de bord de mer. 


Le site était avant tout un site boisé et anarchique; Les arbres en désordre étaient noyés dans une broussaille invraisemblable, dès que l’on

s’éloignait des zones qui avaient été cultivées jusqu’en 1981.


Le site était impraticable


Il s’agissait d’un no-man’s land encombré comme tous les dépotoirs par des immondices de toutes sortes. En faire le tour, côté terre, à travers les ronces sur des pierres plus ou moins glissantes, avec de vastes zones boueuses, était un exploit pour un marcheur entraîné. 

Le contourner côté Arguenon était encore plus périlleux, à marée basse, en raison des algues qui avaient envahi tous les cailloux correspondant aux périodes de destruction du château. 

A marée haute, il était impensable de passer, si ce n’est en s’aventurant sur les glacis littéralement occupés par une végétation parasite à base de ronces, d’ajoncs, de troènes sauvages, de chèvrefeuille.  


Mon projet


Il fut très vite évident que le site comportait plusieurs caractéristiques. Boisé, il n’avait pas été parasité par des constructions qui trop souvent ont dénaturé les châteaux médiévaux. 


Il y avait en ce lieu, une perle vraisemblable, le château, qu’il fallait absolument dégager complètement de sa gangue végétale. Mais il fallait aussi garder l’ambiance boisée tout autour du château, à distance suffisante pour mieux apprécier le château. 


J’imaginais d’emblée un écrin de verdure autour de la perle du château.  Il y avait aussi une autre chose essentielle, que je n’ai pas vue au début, et que j’ai respectée sans le savoir, car je travaillais manuellement. Le site du Guildo est un site reposant qui descend en pentes plus ou moins douces vers l’embouchure de l’Arguenon. 


A l’heure actuelle, il est évident que les courbes harmonieuses du site ont été respectées par les civilisations qui l’ont fréquenté. On peut dire qu’il s’agit d’un exploit de l’homme dans ses strates historiques s’étendant sur une très longue période. 


J’ai eu le privilège de révéler cette harmonie  .


Dans mon désir de dégager le site du Guildo, je me suis très vite rendu compte de la quantité énorme de matériaux à dégager. Parmi ces matériaux, les pierres de toutes sortes devaient être conservées. 

Il y avait donc un problème de stockage de ces matériaux . Ces matériaux conservés furent déplacés plusieurs fois avant que je ne découvre la base rocheuse de la douve Sud du château, véritable clef du château.


C’est en effet, au moment où j’ai atteint la base rocheuse de la douve Sud, qu’inconsciemment, j’ai pu ordonner manuellement tous les matériaux dégagés et stockés provisoirement. 

C’est ainsi que le théâtre de verdure, la circulation autour du château, la confection de murs de pierres sèches ont vu le jour, avec d’ailleurs plusieurs reprises, à cause d’imperfections du début.  Cela m’a permis d’acquérir une maîtrise des murs en pierres sèches. 

Toutes ces constructions de faible élévation ne gênent en rien la vue générale du château. 


J’ai pu garder de cette façon  l’harmonie des courbes de terrain autour du château



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1981
        MA CONCEPTION ÉVOLUTIVE DU SITE
                                                        (1)

1950

1981

Cette photo montre déjà la conquête du site  par la végétation. En 1981, le lierre avait envahi tous les murs du château